Les normes règlementaires en faveur de la protection de l’environnement (Pacte Vert européen par exemple) conduisent les entreprises à se doter de systèmes de management environnemental (SME), destinés à évaluer, à maîtriser et à réduire les impacts de leur activité sur l’environnement.
Des dispositifs ont été mis en place pour certifier et promouvoir les politiques adoptées en ce sens. Ils se traduisent par la délivrance de labels et de certifications accompagnant et encourageant les initiatives.
Dans quelle mesure ces démarches volontaires participent-elles à une livraison du dernier kilomètre durable ?
Des certifications environnementales sur la base de référentiels internationaux
Plusieurs dispositifs de labels et de certifications ont été instaurés, avec l’objectif d’en faire des références à l’international. Ils sont attribués sur la base de critères objectifs et font l’objet d’une évaluation et d’un contrôle strict attestant de la qualité des politiques environnementales.
Parmi eux, la norme ISO 14001 définit dix-huit exigences que doit satisfaire le système de management environnemental (SME) adopté par une entreprise pour que celle-ci puisse être certifiée. Elle est délivrée par des organismes extérieurs accrédités pour une durée de trois ans renouvelables, à la suite d’un audit environnemental de l’entreprise, comprenant l’évaluation de sa stratégie de gestion des risques et des critères de suivi de la performance. Elle est souvent associée aux normes ISO 9001 et ISO 45001 dans le cadre d’une triple certification qualité-sécurité-environnement (QSE) pour consolider la politique globale de management des risques d’une entreprise.
Sur le même principe, EcoVadis propose aux entreprises de mesurer et d’améliorer leurs performances sur le plan social et environnemental, au moyen d’une évaluation sur la base de critères objectifs de notation. Elle fournit un gage de qualité sur la performance de la politique RSE de l’entreprise auprès de ses clients.
Citons encore le dispositif Objectif CO², mis en place par l’ADEME, qui met à disposition des entreprises de transport des outils pour évaluer et in fine réduire les émissions de GES et autres polluants, ainsi que de structurer et promouvoir leur politique de performance environnementale à travers deux démarches : l’élaboration d’une Charte de progrès et la certification par un Label de valorisation.
Une démarche des entreprises aux conséquences positives pour une logistique urbaine plus vertueuse
La visibilité conférée par une certification internationalement reconnue contribue à améliorer l’image de marque d’une entreprise, ce qui constitue un atout concurrentiel, notamment pour une candidature à des marchés publics, certains acheteurs exigeant des niveaux élevés de certification. D’après une étude de la Chaire Performance des Organisations Paris Dauphine, les entreprises certifiées ISO 14001présentent un chiffre d’affaires (CA) en moyenne 16 % supérieur à celui d’une entreprise non certifiée.
Être doté d’un SME certifié (donc appliqué) est une garantie d’être en conformité avec les règlementations françaises relatives à la protection de l’environnement, et ainsi d’éviter des sanctions et des pénalités prévues par le Code de l’Environnement dues en cas de manquement (à la préservation de l’eau, à la bonne gestion des déchets ou encore au respect des quotas d’émissions de GES)[1].
D’une manière générale, un SME permet à long terme de réduire les coûts de production et les taxes sur la pollution pour l’entreprise, dans la mesure où il implique une meilleure gestion de l’utilisation des ressources (en eau, en énergie, en emballages) qui se traduit par la réduction des gaspillages, le choix de matériaux de meilleure qualité (donc plus durables), l’optimisation des circuits logistiques ou le recyclage des déchets valorisables. Un sondage de l’AFNOR[2] révèle que 78% des organisations certifiées ISO 14001 perçoivent un gain financier lié à la certification de leur système de management de l’environnement (SME).
Une entreprise certifiée et investissant dans des dispositifs écoresponsables peut prétendre à des aides financières ou des avantages fiscaux dans le cadre des politiques publiques incitant à la transition énergétique (comme les aides à la transition énergétique, les fonds de l’ADEME, etc.). Concernant la logistique du dernier kilomètre, ces investissements peuvent être fléchés vers l’acquisition de véhicules décarbonés et/ou électrifiés ou vers la modernisation des entrepôts vers davantage de sobriété : écoconstruction à partir de matériaux locaux, biosourcés ou recyclés ; fonctionnement aux énergies renouvelables par la pose de panneaux photovoltaïques ; isolation thermique plus écologique ; installation de système de récupération des eaux pluviales ; etc.
Les démarches de certifications environnementales, qui relèvent du seul volontariat des entreprises, ne doivent être envisagées que comme une étape dans une stratégie plus globale de réduction de l’impact de la logistique des entreprises, et doivent être accompagnées, voire prolongées, de mesures et de dispositifs complémentaires. La livraison du dernier kilomètre y trouve là un cadre de progrès, allant vers des solutions décarbonées de livraison, en véhicules électriques ou en cyclologistique. Les démarches de certification et de labellisation environnementale participent alors à une logistique urbaine plus durable.
[1] https://www.france-certification.com/actualite-certification-iso/pourquoi-iso-14001/
[2] ISO 14001, une certification qui tient toutes ses promesses – Le Mag Certification