Jeudi 26 septembre s’est déroulée la huitième édition des Ateliers du drive et du e-commerce alimentaire à Paris. Cet évènement a été l’occasion de revenir sur les grandes tendances de l’e-commerce alimentaire et des différentes options proposées aux consommateurs pour récupérer leurs achats.

Plus de 9 milliards d’euros ont été dépensés sur internet pour des Produits de Grande Consommation en 2019 selon Kantar

Le drive représente 6,9 milliards d’euros selon les Ateliers du Drive et porte significativement cette évolution du e-commerce alimentaire.

La montée en puissance du drive

Au 1er septembre 2019, le Groupe Nielsen recense 5 047 drives en France contre un peu plus de 4 600, douze mois plus tôt.
Depuis 5 ans, le chiffre d’affaires du Drive a ainsi augmenté de 55% selon une étude menée par Iri. Cette forte évolution s’explique par deux facteurs principaux : l’expansion du parc de drives des enseignes permettant de recruter de nouveaux consommateurs et la capacité des drives à les fidéliser. Les acteurs de la grande distribution ont alors multiplié la création de ces points de retrait, principalement dans les grandes agglomérations où de nombreuses opportunités existent.

Le drive piéton : le nouveau concurrent de la proximité urbaine

Se voulant plus proche des consommateurs, le drive piéton fait dorénavant partie intégrante de la stratégie des enseignes. Au 23 septembre 2019, les Ateliers du Drive recensaient 298 drives piétons dont plus de 70% représentés par Carrefour et Cora. Ces nouveaux points de retrait viennent concurrencer les magasins de proximité grâce à leurs prix attractifs et leur large gamme de produits disponibles.

Sébastien Macherey, Directeur Général de Paris Leclerc chez moi, est d’ailleurs revenu sur le nouveau modèle développé par Leclerc. La mise en place d’un service de livraison à domicile à Paris en janvier 2018 est un véritable tournant pour l’enseigne. L’importance du e-commerce sur le marché parisien, porté par la forte influence d’Amazon, a incité Leclerc à s’implanter dans la métropole. « Il faut être sur la livraison », affirme alors Sébastien Macherey.
La livraison à domicile était plus accessible et facile à mettre en œuvre selon lui. Leclerc a, par la suite, en janvier 2019, utilisé l’un de ses espaces parisiens destinés à la livraison pour ouvrir son premier drive piéton : le Leclerc Relais.

La livraison à domicile : un service indispensable mais dont le modèle fait débat

Différentes enseignes peinent à lier service de livraison et rentabilité économique. C’est le cas, par exemple, d’Auchan Direct, perdant 31€ par commande en livraison sur son site de Marseille, ou de Ooshop, affichant un résultat net négatif. A l’inverse, Houra.fr parvient à rendre ce modèle rentable, et génère ainsi des bénéfices.
Les Ateliers du Drive ont présenté une nouvelle forme de livraison : la livraison collaborative. Plusieurs start-up sont apparues pour proposer une nouvelle offre de livraison entre particuliers. Néanmoins, les questions du respect de la chaîne du froid, de la communauté de livreurs conséquente nécessaire ou encore de la mise en place des solutions digitales se posent.

Hervé Street, Président de Star Service, est alors intervenu pour exprimer son point de vue quant au rôle des enseignes pour revaloriser la perception de la livraison à domicile auprès des consommateurs.

Quand on fait de la prestation de livraison à domicile gratuite, on sous-entend que cela n’a pas de valeur, or la livraison à domicile a une vraie valeur.

Selon Hervé Street, il faut alors informer les consommateurs sur la livraison et redorer l’image de ce service à leurs yeux afin qu’ils acceptent de payer, tout ou partie de la prestation.

Le bio, les formats publicitaires, le sponsoring… Les nouvelles tendances des sites de Drive

Face à la croissance du drive, les enseignes multiplient les nouveautés pour enrichir leurs offres et monétiser leurs sites internet.
On apprend alors, lors de cet événement, que les produits bio ont rapidement été mis en avant sur les sites de Drive et représentent ainsi 7,9% du chiffre d’affaires PGC des drives. Iri recense même plus de catégories proposant du bio en drive (178) qu’en hypermarché (175).

Le modèle Amazon semble par ailleurs influencer les enseignes qui développent des solutions publicitaires permettant aux fournisseurs de mettre en avant leurs marques sur les sites de drive. On retrouve dorénavant des bandeaux publicitaires, des stratégies de référencement dans les moteurs de recherche des enseignes, des fiches produits enrichies avec des vidéos, etc… De véritables stratégies e-commerce s’offrent aux marques afin d’accroître leur visibilité et développer leurs ventes sur ces canaux.