La pollution aux particules fines : un enjeu de santé publique majeur en France
Selon Santé Publique France, « 40 000 personnes décèdent chaque année de la pollution de l’air en France » en raison des particules fines. Les transports, surtout routiers, sont responsables de plus de 15% de ces émissions.
Une réponse à ce constat : les ZFE
Face à ce constat, le gouvernement, a mis en place par les Zones à Faibles Emissions Mobilité (ZFE-m) dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants, via les lois d’orientation des mobilités (2019) et Climat et résilience (2021).
Des objectifs clairs
Ces zones visent à réduire les émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre pour améliorer la qualité de l’air local, décongestionner les centres urbains et favoriser les mobilités douces. Les ZFE cherchent à diminuer les impacts sur la santé des habitants et autres usagers et à réduire le coût de cette pollution, estimés à 100 milliards d’euros par an selon un rapport du Sénat de juin 2023.
Les ZFE : un défi majeur de la Logistique urbaine
Le système des ZFE s’appuie sur le dispositif des vignettes Crit’air pour classer les véhicules selon leur motorisation et leur âge. Les agglomérations peuvent adopter leur propre calendrier de restrictions, mais l’article L2213-4-1 CGCT impose d’interdire la circulation aux véhicules de certaines vignettes Crit’air (5, 4 et 3) d’ici 2025.
Actuellement, il existe 12 ZFE, un nombre qui devrait atteindre au moins 42 au 1er janvier 2025.
Les flux logistiques des Etablissements sanitaires et médico-sociaux implantés en ville directement impliqués
Si les véhicules prioritaires, de type pompier et SAMU, ont bénéficié de dérogations par les autorités locales afin de garantir la continuité des services d’urgence, les autres acteurs, avec des flottes de véhicules parfois anciens ont dû prendre des dispositions. Modifier les comportements, optimiser les processus et verdir la flotte sont indispensables pour se conformer aux restrictions de circulation.
Ce n’est pas sans complexité car ces acteurs sont nombreux et les types de flux variés en termes de réglementation, de volume, de conditions de sécurité, de respect de la chaîne du froid ou encore de traçabilité.
Que cela soit pour les flux de livraison (restauration, médicaments, dispositifs médicaux, linge propre, prélèvements pour analyses biologiques,) ou pour les flux inverses de collecte (Déchets, linge sale, contenants vides, …), plusieurs leviers sont étudiés pour limiter les émissions carbones.
Tout d’abord, une sensibilisation des professionnels à l’importance d’anticiper les besoins limite le recours aux flux urgents.
Ensuite, une optimisation des tournées est mise en œuvre grâce à des logiciels dédiés permettant de réduire le nombre de trajets, les km et les émissions CO2.
Parallèlement, un inventaire précis des véhicules avec la vignette Crit’air associée est indispensable pour vérifier leur accessibilité à la ZFE grâce au site zfe.green .
Le verdissement des flottes
La transition vers des véhicules à faibles émissions est cruciale.
Selon l’Agence Nationale d’Appui aux Etablissements de santé (ANAP), les étapes incontournables passent par une étude des besoins selon les flux logistiques, la sélection des équipements à faible émissions adaptés, l’analyse du marché et la définition de la stratégie d’achat ou de location et la sécurisation du plan de financement et de la mise en œuvre.
Des progrès sont visibles, notamment à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), à l’Hôpital de la Croix Rousse à Lyon, au CHU de Bordeaux ou encore au CHU de Toulouse, avec l’introduction de véhicules électriques et/ou hybrides pour les déplacements intra-hospitaliers et les livraisons et la mise en place de points de recharge.
Dans certains cas, l’étude peut mener à la conclusion qu’un recours à des prestataires de transports disposant de flottes conformes aux normes des ZFE s’avère plus efficient pour tout ou partie des flux. Ce fut le cas aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et au Centre Hospitalier Métropole Savoie.
Les spécialistes de la Logistique urbaine développent constamment des solutions innovantes pour répondre aux exigences croissantes de durabilité, volontaires ou réglementaires. Au cœur de cette transformation se trouvent des vélos cargo, des véhicules ou des robots autonomes électriques, qui transcendent les contraintes traditionnelles de livraison urbaine. Ces initiatives améliorent la qualité de l’air urbain et permettent aux livreurs de se concentrer davantage sur les interactions humaines.
Les acteurs de la Logistique des flux de santé s’adaptent progressivement aux exigences des ZFE. Ils optimisent leurs opérations logistiques, modernisent leurs flottes de véhicules, et collaborent avec des prestataires « Healthcare » respectueux de l’environnement. Nul doute que ces derniers portent cet enjeu de santé publique et toutes ces solutions dans leurs priorités pour une efficience au bénéfice des habitants et usagers des ZFE.
Sources :
- Pollution de l’air ambiant : nouvelles estimations de son impact sur la santé des Français (santepubliquefrance.fr)
- https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/articles/pollution-atmospherique-quels-sont-les-risques
- https://www.ecologie.gouv.fr/zones-faibles-emissions-zfe
- https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/logistique-urbaine-les-zfe-ne-doivent-pas-devenir-des-zones-a-faible-engagement-977264.html
- https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/logistique-urbaine-les-zfe-ne-doivent-pas-devenir-des-zones-a-faible-engagement-977264.html
- https://anap.fr/s/article/kit-transports-durables