Si actuellement, environ 26 millions de véhicules GNV circulent dans le monde, en France, seuls 18 000 véhicules utilisent ce carburant, majoritairement au service de collectivités. Néanmoins, le GNV séduit de plus en plus dans le transport routier de marchandises. Retour en détails sur le développement et les atouts de ce gaz naturel dont tout le monde parle.

En 2028, la France entend compter 60 000 poids-lourds et 110 000 utilitaires circulant au GNV (gaz naturel pour véhicules) sur ses routes. C’est en tout cas l’objectif que s’est fixé le gouvernement le 25 janvier dernier à l’annonce de sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Aujourd’hui, 18 000 véhicules alimentés au GNV circulent en France. Mais la demande est croissante. Selon la PPE, 60 % des poids lourds au GNV figureront parmi les immatriculations en 2050. Des chiffres soutenus par la mise en place en 2016 du sur-amortissement pour les poids lourds au GNV. Une mesure ayant entraînée une forte hausse des ventes puisque le parc total a depuis été multiplié par cinq.

Les transporteurs, « pour » ou « contre » le GNV ?

Moins connu que l’électrique, considéré comme une alternative plus verte aux carburants tels que l’essence ou le diesel, le GNV, constitué à près de 97 % de méthane, dispose pourtant de nombreuses vertus. Il permettrait notamment de diminuer de 95 % les particules fines et de 50 % de NOx (oxyde d’azote) par rapport au seuil de la norme Euro VI. Classé Crit’Air 1, propre, sans odeur et deux fois moins bruyant qu’un moteur diesel, il apparaît ainsi comme une des ressources idéales à la livraison urbaine du dernier kilomètre.

Considéré aujourd’hui dans la PPE comme « l’alternative la plus robuste aux véhicules roulant au diesel » et comme le gaz le plus « prometteur » par la FNTR dans son livre vert du TRM, le GNV offre une autonomie d’environ 500 kilomètres parcourus pour un plein. Un plein économique puisque son prix au kilo est 20 à 30 % moins cher que celui du gazole.

Mais alors, quels sont encore aujourd’hui les éléments qui freinent les transporteurs pour passer au GNV ?

Premièrement, le coût des véhicules. Aujourd’hui encore, les véhicules légers et poids lourds circulant au GNV nécessitent un investissement financier plus important que ceux roulant au diesel ou à l’essence. Pour autant, de nombreux modèles sont désormais proposés par les constructeurs du marché.

Véhicules porteurs, tracteurs, légers ou bien encore utilitaires…, ces dernières années les constructeurs ont multiplié les efforts pour dévoiler de plus en plus de modèles disponibles en motorisation GNV, participant eux aussi à une mobilité plus verte. Iveco, Scania, Volvo, Fiat, Volkswagen, Opel étoffent leurs offres pour servir un marché français de plus en plus demandeur. Enfin, l’État entend également soutenir la mise en service de plus de 2 100 véhicules.

Encourager les transporteurs à investir dans le GNV

Parallèlement, un dispositif de sur-amortissement a été mis en place dès 2016 à l’intention notamment des utilitaires et camions GNV dont le PTAC est supérieur ou égal à 2,6 tonnes. En cours jusqu’à fin 2021, il peut atteindre jusqu’à 60 %.

Par ailleurs, il existe également des aides à l’acquisition pour les premiers véhicules dans certaines villes ou régions et une exonération totale ou partielle de la carte grise est possible pour les véhicules circulant au GNV.

Enfin, dans le cadre de la PPE, le tarif de la taxe intérieure sur la consommation des produits pétroliers (TICPE) pour le GNV est gelé à 5,8€/100m3 de 2018 à 2022 tandis que la TVA peut-être récupérée à 100 %.

Le développement des stations GNV, un levier essentiel pour la logistique du dernier kilomètre

En 2020, un réseau de 250 stations publiques devrait couvrir le territoire, en plus des près de 300 points de ravitaillement privés. Une évolution attendue par les acteurs du transport puisque c’est bien le manque de dispositifs qui constitue l’un des principaux freins au développement du gaz naturel.

A titre d’exemple, seules 41 stations GNV ont été installées en région parisienne actuellement, augmentant ainsi de fait le temps d’attente en ravitaillement des véhicules dédiés et favorisant leur manque de disponibilité.

Aujourd’hui en France, il existe 87 stations publiques. Dans une démarche incitative, le gouvernement s’est donc engagé dans la PPE à ce que leur nombre soit « dimensionné de manière à assurer la couverture des grands axes routiers, ainsi qu’une couverture géographique, qui peut être définie comme une distance ou un temps de trajet maximal pour rejoindre la station la plus proche. »

Ainsi, en 2028, 330 à 840 stations devraient avoir été mises en place sur le territoire national pour faciliter le déploiement du GNV.

Sources :