De plus en plus, sous l’impulsion de nouvelles réglementations et de prise de conscience écologique, équipementiers automobiles et poids lourds se mobilisent autour de l’économie circulaire et de la pièce de réemploi. Une filière pour laquelle logistique et transport requièrent un certain savoir-faire, notamment en matière de livraison.
Le 27 janvier dernier, afin de contribuer à l’économie circulaire et prolonger la durée de vie des produits manufacturés, Renault Trucks et Indra Automobile Recycling initiaient une étude préalable à la mise en place d’une filière de recyclage et de réutilisation de pièces pour poids lourds. Réalisée avec le soutien financier de l’ADEME, cette dernière a pour ambition « d’identifier les facteurs-clés de succès et les critères nécessaires à la mise en place d’une filière structurée et professionnelle de recyclage des poids lourds et de distribution des pièces de réutilisation issues de ce recyclage. » Ainsi, l’étude devrait notamment formuler « des recommandations relatives aux flux logistiques et aux schémas de distribution de ces pièces. »
Et pour cause, depuis le 17 août 2015, le code de la consommation inclut une disposition issue de la loi transition énergétique pour la croissance verte. Cette dernière incite à l’utilisation des pièces issues de l’économie circulaire, dans le domaine de l’entretien et la réparation automobile (article L. 121-117 du code de la consommation). Ainsi, désormais, les professionnels de l’entretien ou de la réparation automobile doivent proposer aux consommateurs des pièces issues de l’économie circulaire ou plus simplement appelées « pièces de réemploi ».
Vers des process logistique et transport repensés
Entré en vigueur le 1er janvier 2017, ce décret à vocation écologique et économique induit ainsi une organisation et des process logistiques spécifiques à la filière. Dans l’entrepôt d’abord mais aussi en matière de livraison pour les transporteurs. Déjà, depuis 2016 et la vaste réorganisation de la distribution des pièces de rechange amorcée par les équipementiers automobiles en France, logisticiens et transporteurs ont dû adapter leur process afin d’offrir un maximum de performance et de réactivité à leurs clients.
Aujourd’hui, l’élargissement des gammes de produits et l’introduction des pièces de réemploi concourent encore un peu plus à faire évoluer la logistique et le transport. Au sein de l’entrepôt où il convient de fournir une visibilité sur le nouveau stock de ces pièces, dispersés dans différents centres VHU (véhicules hors d’usage) mais également en termes de préparation, via l’installation de solutions de convoyage permettant de diminuer le taux d’erreur mais également de tenir des délais de livraison acceptables pour les clients finaux.
Côté distribution, transporteurs et acteurs de la logistique du dernier kilomètre proposent des solutions sur-mesure dédiées à la distribution des pièces de rechange et de réemploi. Cross docking, dépose et reprise de marchandises, livraison multi journalière, sur créneau horaire, les acteurs de la logistique urbaine au service de l’automotive ont un objectif : livrer la bonne pièce, au bon endroit, dans les délais impartis.
Un marché porteur pour les transporteurs et les logisticiens
Et ces exigences devraient continuer à grandir. Le marché de la pièce de réemploi ayant vocation à croître ces prochaines années. En témoigne une information du site de l’Argus Pro selon laquelle Distrigo, enseigne spécialisée dans la pièce de rechange multimarque du groupe PSA, commercialisera bientôt une offre dédiée baptisée Renew, « à destination de tous les réparateurs soucieux de l’environnement et adeptes du recyclage repose sur la règle des trois « R » pour le Remanufactured, le Repaired et le Reused. […] »
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