Le 24 novembre dernier, l’association France Supply Chain demandait une coordination nationale de la supply chain autour de la gestion des vaccins contre la Covid-19. Un enjeu de santé publique aux fortes contraintes pour les logisticiens et transporteurs.

« Définir une politique publique de vaccination contre la Covid-19 est une chose, s’assurer de sa bonne exécution en est une autre. Face à la complexité de la livraison de millions de doses, seule une coordination nationale et transversale, assurera une campagne de vaccination fluide. L’association France Supply Chain propose son aide aux pouvoirs publics et préconise la création d’un conseil national de la Supply Chain Vaccins. Fort de relais locaux, il rassemblerait, sans silos, pouvoirs publics, prestataires logistiques, industriels et entreprises technologiques. » Le message est clair et les acteurs français de la logistique urbaine, du transport et plus généralement de la supply chain sont prêts.

Sur le pont depuis le premier confinement en mars dernier, ce secteur et ceux qui le font vivre n’ont eu cesse de se mobiliser pour accompagner les citoyens dans cette crise sanitaire sans précédent. C’est donc en toute logique que la mobilisation se poursuit aujourd’hui : « Risques de files d’attentes, ruptures de doses, stocks commandés non utilisés, trafic de vaccins par des personnes mal intentionnées… Jamais la bonne exécution d’une politique publique n’aura été aussi cruciale », affirme l’association dans un communiqué.

La difficulté d’assurer une logistique pharmaceutique efficiente

Car selon France Supply Chain, « si on prend l’hypothèse de cibler 60 % des 65 millions de Français soit 39 millions de personnes et si le vaccin est administré en deux fois, à trois semaines d’écart, cela représente donc 78 millions d’injections de doses à réaliser. Sur trois mois, 866 000 injections par jour devront être effectuées et sur quatre mois, 650 000 », des chiffres vertigineux, d’autant plus lorsque l’on sait la complexité du stockage et du transport sous température dirigée de ce type de marchandises.

Le stockage, le transport sécurisé et la distribution de médicaments thermosensibles, nécessitent une forte expertise tout en respectant un certain nombre de bonnes pratiques essentielles à leur conservation. Disposer de véhicules de transport sous température dirigée, d’outils de contrôle, de maintien et de traçabilité des conditions de transport s’illustrent donc comme des prérequis incontournables pour assurer la bonne distribution des vaccins. Et pour cause, le vaccin proposé par Pfizer doit être conservé à -70 degrés.

Un transport de vaccins à haute sécurité

Et si les transporteurs français spécialisés dans les produits de santé sont rompus à une parfaite maîtrise de la chaîne du froid au travers de la gestion en +2°C/+8°C, +15°C/+25°C et -30°C, un nouveau défi les attend donc pour assurer le maintien en température de ces vaccins. « La logistique sous température dirigée de la vaccination massive contre la Covid-19 est un vrai défi, tant par son ampleur que par sa spécificité technique annoncée par plusieurs laboratoires. Quelle que soit la température qu’il faudra maîtriser sur tout ou partie de la chaîne, cela nécessitera dans tous les cas d‘investir dans de nouveaux moyens : la chaîne du froid demande une expertise pointue, aussi bien d’un point de vue technique qu’organisationnel. Nous avons besoin de disposer au plus vite des éléments concernant le contrôle des températures, la durée de stockage que nécessite chaque vaccin ou encore les contours du cadre juridique à mettre en place », explique Jean-Eudes Tesson, président de La Chaine Logistique du Froid dans un communiqué paru le 25 novembre dernier.

Contraintes de stockage et de conservation, de distribution et de livraison, respect de la chaîne du froid, transport sous température dirigée… De nombreuses questions sont donc soulevées pour les logisticiens et les transporteurs. Pour conclure, France Supply Chain appelle ainsi à un pilotage collaboratif et coordonné de tous, autour de la demande, de l’acheminement et de l’approvisionnement. Le message est passé !