Le secteur des laboratoires de biologie médicale fait l’objet d’une concentration sans précédent. Cette transformation du secteur se traduit par des chaînes logistiques basées sur la fiabilité et la rapidité. Zoom sur les enjeux et les solutions.

Les laboratoires de biologie médicale, anciennement dénommés laboratoires d’analyses médicales ont pour fonction la réalisation de diagnostics médicaux à partir de prélèvements de fluides biologiques humains. Dans 90% des cas, ces prélèvements sont des échantillons sanguins.

En quelques années, ce secteur a fait l’objet d’une concentration des acteurs au sein de quelques grands groupes d’envergure nationale. Entre 2008 et 2021, ce secteur, auparavant constitué d’une myriade d’entreprises indépendantes, est passé de 5000 structures à seulement 400. 6 groupes principaux captent 67% du marché de la biologie médicale de ville. Le groupe Synlab regroupe ainsi 222 laboratoires en France et gère quotidiennement 32 500 dossiers patients.[1]

Les causes de cette concentration rapide sont à rechercher dans une financiarisation du secteur, qui s’est accélérée avec la pandémie du COVID-19, mais aussi dans la nécessaire évolution vers une digitalisation et le respect de contraintes réglementaires de plus en plus strictes. Un autre enjeu majeur du secteur est la loi de financement de la Sécurité Sociale, qui vise une réduction des coûts de la biologie médicale courante de 250 millions € par an.

C’est dans ce contexte de profonde évolution du secteur que la logistique et plus spécifiquement les solutions de livraison du dernier kilomètre interviennent.

Une logistique à fortes contraintes

Un seul chiffre témoigne de l’importance de ce secteur et de la rapidité attendue des résultats d’analyse. 70% des décisions d’un médecin se basent sur la biologie. La nécessaire efficacité et la fiabilité de la chaîne logistique ne fait alors pas débat. Essayons de décrypter les différentes étapes de cette chaîne.

L’opération consistant à prélever un échantillon de liquide corporel ou de tissu du corps humain, effectuée en laboratoire, doit ensuite être suivie d’un transport vers une plateforme technologique qui va procéder à l’analyse. Les résultats produits par les techniciens sont alors interprétés par le biologiste.

Ce processus de concentration des acteurs a eu pour conséquence la mise en place de plateaux techniques dotés d’équipements de pointe afin de répondre avec une grande fiabilité aux exigences requises. A titre d’exemple, le plateau médical réalisé par Biogroup à Nice traite les analyses de 16 laboratoires. Il est dimensionné pour traiter 150 000 analyses par mois et garantit pour les analyses courantes un délai entre le prélèvement et la validation biologique de seulement 4 heures.[2]

Les grands acteurs de ce secteur fonctionnent ainsi avec des plateformes régionales qui ont pour mission l’analyse des prélèvements, dans le respect des réglementations en vigueur et de délais extrêmement contraints. 700 plateaux techniques sont répertoriés en France.

Mais la fiabilité de ce processus décentralisé d’analyse tient sur une organisation logistique sans couture.

Elle consiste à relier les laboratoires de proximité, mais aussi le réseau des infirmier(ière)s diplômé(e)s d’état (IDE) en charge des prélèvements effectués à domicile, vers les plateformes chargées de la réalisation des analyses.

L’expertise du transporteur dans le respect des normes

Le transport est organisé suivant des contraintes de température mais aussi des normes très précises. Le transport d’échantillons biologiques est soumis à des contraintes normatives et règlementaires (ADR) détaillées dans un précédent article de ce blog.

Contrairement à d’autres secteurs du transport du dernier kilomètre, il s’agit ici d’une organisation de collecte capillaire auprès de points répartis sur un territoire (les laboratoires), d’un conditionnement garantissant le respect des conditions pré-analytiques, puis d’une livraison groupée vers un point de traitement des prélèvements (les plateaux techniques). Au-delà du respect des normes très strictes, l’organisation en place repose sur une fiabilité des horaires de collecte quotidiens ou multi-quotidiens, puis d’un acheminement sans délai vers le centre de traitement. Ces opérations sont réalisées dans un process complet de traçabilité, particulièrement sensible dans ce secteur.

Le dernier maillon de la chaîne est un process de transmission des résultats par portail en ligne et envoi au médecin. Il est de plus en plus dématérialisé.

Les enjeux sont donc la fiabilité dans les horaires de collecte, le délai d’acheminement vers le centre de traitement, une traçabilité et un strict respect des normes imposées dans ces véhicules souvent multi-températures. S’ajoutent à ces contraintes les exigences environnementales qui se traduisent de plus en plus fréquemment par des véhicules à énergie alternative au diesel.

La chaîne logistique ne s’arrête pas au plateau technique. En effet, les prélèvement non utilisés (par exemple en quantité plus importante que de besoin) suivent alors un circuit logistique spécifique. Ils sont éliminés dans le cadre de prestations de traitement de DASRI (déchets d’activités de soins à risques infectieux) par des entreprises spécialisées.

Plus que jamais, la transformation de ce secteur se traduit par des services de livraison d’une grande efficacité, dans le respect des contraintes réglementaires et environnementales.


[1] Source Synlab
[2] Source Biogroup