Le Salon des Maires et des Collectivités Locales est le rendez-vous incontournable des élus pour partager les connaissances sur les équipements du territoire et les enjeux d’actualité. Lieu d’échanges mais aussi de présentation des dernières innovations, ce salon met sur le devant de la scène la livraison du dernier kilomètre, service indispensable sur tous les territoires urbains et ruraux.

Le Salon des Maires et des Collectivités Locales, qui s’est tenu du 16 au 18 novembre à Paris, était l’occasion de nombreux débats autour des sujets particulièrement présents dans les priorités des territoires. La mobilité, la transition énergétique, le commerce de proximité et sa redynamisation faisaient partie des thématiques les plus abordées lors des débats et sur les stands du salon.

L’e-commerce recherche la proximité

La livraison du dernier kilomètre était particulièrement représentée. Elle fait l’objet de plusieurs débats dont celui à l’initiative d’Amazon sur « la logistique de proximité, une réponse aux enjeux de la ville de demain ». Amazon, qui était pour la première fois présent sur ce salon, a profité de ce débat pour rappeler son engagement environnemental et sa volonté de livrer les grandes métropoles de façon décarbonée. C’est déjà le cas dans plusieurs grandes villes, dont Paris.

Le stand Amazon affichait d’ailleurs un message emblématique issu d’une étude indépendante d’Oliver Wyman[1] commandée par Amazon sur l’impact environnemental du e-commerce : « acheter en ligne génère 1,5 fois moins de CO2e qu’en magasin ». Bien sûr, ce chiffre brut dépend de nombreux facteurs. L’argumentaire rappelé par Ronan Bolé, président d’Amazon France Logistics, lors de la conférence, est qu’une livraison à domicile réalisée par un transporteur professionnel est optimisée alors qu’un déplacement en voiture individuelle ne l’est pas.

Ce sujet a fait l’objet d’analyses approfondies.  Heleen Buldeo Rai, doctorante de la Chaire Logistics City[2], considère que les facteurs liés à la mobilité des personnes favorables aux achats en commerces physiques sont les déplacements en modes doux, la mutualisation des activités sur un même trajet ainsi que le choix de commerces locaux. Concernant le transport de marchandises, les achats en commerce physique sont, d’après Heleen Buldeo Rai, moins émetteurs par rapport à un achat réalisé en ligne qui génère le déplacement d’un véhicule de livraison à la motorisation encore trop souvent fortement émettrice, des taux de retours et de double présentation significatifs.

Au global, et selon les conditions évoquées ci-dessus, un achat e-commerce est légèrement moins émetteur qu’un achat en commerce physique.

Mais Amazon n’était pas le seul GAFA à cibler les collectivités locales. Google présentait ses ateliers numériques déployés sur tout le territoire à destination des commerçants. L’objectif est de faciliter la transition numérique du commerce de proximité mais aussi de soutenir les initiatives locales de marketplaces numériques. Ces plateformes, qui se déploient sur le territoire, nécessitent des formations, mais doivent également être associées à des solutions logistiques pour la livraison du dernier kilomètre.

Une transition énergétique à marche forcée

D’une façon générale, la transition énergétique était très présente sur le salon, avec de nombreuses solutions de bornes de recharge, des constructeurs de véhicules électriques ou de vélocargos.

Parmi les stands visités, nous avons noté celui du fabricant français Goupil, qui présentait son véhicule électrique de livraison G6, d’une capacité de 9 m3.  Sur le salon étaient également présents des fabricants de cyclologistique comme K-Ryole, Wello ou Nihola et le fabricant de chariots de livraison à pied LUG Europa.

Les collectivités locales, pour leur flotte interne, mais aussi pour les flottes de véhicules partagés s’organisent pour équiper leur territoire. Les premières initiatives de véhicules utilitaires de livraison ou de vélocargos partagés apparaissent dans les grandes métropoles.

Le maillage des territoires en stations GNV, indispensables à la transition énergétique pour la logistique urbaine, faisait l’objet de toutes les attentions comme l’origine durable du gaz au travers les filières de production de biogaz. Plusieurs conférences sur le mix énergétique et la production de gaz à partir des biodéchets ont été organisées à l’initiative de l’Ademe et du cluster Biogaz Vallée.

Le commerce de proximité devient automatique

De nombreux stands présentaient les dernières innovations pour le commerce. Parmi celles-ci, nous avons relevé le magasin connecté Boxy, les distributeurs automatiques de pain « ma Baguette » et les casiers de retrait « Le Casier français » permettant la vente de produits en circuit court. Le commerce de demain passe nécessairement par des solutions omnicanales et automatisées qui permettent un accès 24h/24 et un approvisionnement logistique différent. Par ces solutions, la logistique e-commerce trouve de nouvelles applications au plus près des habitants. Au fil des années, la logistique du dernier kilomètre trouve sa place sur cet événement ciblé vers les élus et les cadres des collectivités locales. La logistique urbaine ne pourra se mettre en œuvre que dans le cadre d’un travail collectif entre les acteurs du transport et les élus.


[1] https://www.oliverwyman.com/content/dam/oliver-wyman/v2/publications/2021/apr/is-ecommerce-good-for-europe-french.pdf

[2] https://app.livestorm.co/cap-digital-1/les-mobilites-du-e-commerce-presentation-des-travaux-de-la-chaire-logistics-city/live?s=425b1e9d-b21f-4ef2-88ba-a51ba3460aea#/chat+F92